© musée Fabre
|
Pierre-Jean Mariette choisit de placer sa marque de collection généralement dans la partie inférieure de ses dessins, à l'emplacement le moins pénalisant pour la lisibilité de la feuille.
Lorsqu'il restaure une feuille ou l'agrandit, Mariette appose systématiquement sur la restauration si celle-ci est dans la partie inférieure du dessin.
On peut recenser deux types de marques de collection:
|

© musée du Louvre |
A l'instar des autres collectionneurs de son époque, Mariette s'est appliqué à monter la plupart des dessins de sa collection.
Dans le goût de l'époque, il choisit une harmonie chromatique de bleu, or et blanc. Pour cela, il utilise un papier chiffon coloré d'indigo, qui se marie aussi bien avec la sanguine que le lavis d'encre brune ou la pierre noire.
La particularité du montage Mariette est l'introduction d'un jeu d'ombre qui permet un effet de profondeur.
Les montages varient suivant les dessins afin de mettre en valeur les spécificités de chacun.
|

© musée du Louvre

© collection personnelle


© collection personnelle
|
Les montages sont composés en général de trois feuilles (parfois plus) de qualité différente, superposées par collage. Leur grammage est également variable. Dans le fond du montage, deux feuilles sont collées: l'une épaisse, beige et de qualité moyenne (dite 'gros-bon') est placée à l'extérieur; l'autre, coté interne, est un papier blanc épais, lui-aussi, mais de très bonne qualité. Puis une feuille blanche fine est placée entre la précédente et le dessin. Autour du dessin, à 3 ou 4 mm de distance, quatre bandes de papier bleu sont collées sur les cotés. Enfin un ruban de papier doré à la feuille, d'une épaisseur de 3/4mm. est collé sur le bleu à la limte du blanc. Des liserets à l'encre noire termine la présentation du montage.
Le papier bleu utilisé par Mariette était obtenu à partir d'indigo. Les premières fabrications, antérieures au XVIIIème siècle, se faisaient au gré des commandes, induisant des variations conséquentes de teinte.
Après avoir utilisé des papiers bleus réalisés sur commande et aux teintes inégales, Mariette a progressivement fait usage d'un papier moins onéreux, provenant de papetiers hollandais, qui vers le milieu du XVIIIème siècle ont développé une pâte produite de façon industrielle, par ajout d'indigo. Ces papiers, de moindre qualité, avaient néanmoins pour avantage de garantir une teinte identique.
Il n'est pas simple de distinguer les différentes origines de papier qui ont été conservés. L'ensolement et l'instabilité de l'indigo en ont altéré leur état originel. Néanmoins, certains montages conservés à l'abri de la lumière laissent imaginer le fameux bleu utilisé par Mariette.
Les montages de la collection Mariette requièrent une lecture attentive. En effet il apparait qu'une ligne d'encre brune souligne l'entrée de la lumière sur le dessin et une autre en vis à vis l'ombre portée, créant ainsi une profondeur sans avoir à recourir aux biseaux et autres artifices de présentation.
Les cartouches, à l'encre noire, sont généralement présents sur la partie basse du montage. Mariette y inscrit en latin le nom de l'artiste et parfois l'historique du dessin. |